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Palma.
Palma de Majorque ou Palma (en API /palma də maʒɔʁk/, officiellement en catalan et en castillan : Palma de Mallorca) est la ville principale de l'île de Majorque, capitale de la communauté autonome des Îles Baléares en Espagne, et constitue à elle seule l'une des comarques de l'île.
Fondée en 123 avant JC, au sud de l'île de Majorque et au fond de la baie à laquelle elle donne le nom, ce fut un port stratégique en Méditerranée - au large de Valence, à mi-chemin entre Europe et Afrique - qui attisa la convoitise d'un grand nombre de peuples : Romains, Vandales, Vikings, Almoraves s'y succédèrent avant que la ville ne devînt la capitale du royaume de Majorque, intégré successivement aux couronnes d'Aragon puis d'Espagne.
Après un premier âge d'or au Moyen Âge qui vit naître Raymond Lulle vers 1232, le renouveau économique de Palma se fit de pair avec le développement de la marine à vapeur. Au début du XXIe siècle sa principale ressource économique est le tourisme.
Le nom de la ville remonte à 123 avant J.-C., l'année où Quintus Caecilius Metellus fonda la cité (sans doute sur des villages préhistoriques et phéniciens) et lui donna soit le nom des palmes reçues lors de son triomphe à Rome, soit celui qui rappelait les nombreux palmiers présents dans cette cité.
Jusqu'en 2008, son nom en Espagne était Palma de Mallorca, en catalan et en castillan. Le nom de Palma prêtant peu à confusion en Espagne, ce nom est devenu officiel le 8 octobre 2008[1],[2] avant de redevenir, également officiellement, Palma de Mallorca en 2012[3],[4]. La ville est surnommée localement La Ciutat (« La Ville »).
La Ley de Capitalidad 23/2006, confirmée par la loi 6/2012 adoube cette substitution (article 1). Plus fondamentalement, la seconde, du 6 juin 2012, consacre Palma comme capitale des Baléares et non seulement de Majorque. Pour certains commentateurs, ce travestissement, récent, du nom de la ville principale traduit un choix idéologique, contraire à la tradition historique[5]. L'Institut géographique national espagnol maintient le seul nom de Palma [6].
Des références en français à la ville sont attestées dès le XVIIe siècle sous le nom de Palma[7].
L'usage perdure au XIXe siècle. En 1839, George Sand indique « Nous arrivâmes à Palma en novembre 1838, par une chaleur comparable à celle de notre mois de juin[8] »
En français contemporain, l'usage est répandu d'utiliser « Palma de Majorque », présent dans les dictionnaires jusqu'en 2011 au moins. Il s'écrit et se prononce [palma də maʒɔʁk] (Palma de Majorque) en API, et non [palma də majɔʁk] (Palma de Mayorque).
Elle compte environ 402 044 habitants[9], soit presque la moitié de la population totale de la seule île de Majorque, qui compte près de 862 000 personnes (2011, même source, Institut Statistique des Baléares). L'ensemble des habitants de l'archipel des Baléares avoisine 1 100 500 personnes.
Cette population comprend, environ, 20 % d'étrangers, parmi lesquels les sud-américains (Bolivie, Argentine, Colombie) sont dominants.
Il convient de relativiser ces données statistiques : Palma et les îles Baléares figurant parmi les lieux touristiques européens les plus actifs, la notion de résident permanent ne donne qu'une facette de leur géographie humaine. De ce point de vue, l'Indicateur de pression humaine (IPH), calculé mensuellement par l'Institut Statistique des Baléares, donne une idée complémentaire de la géographie humaine de Palma.
En effet, avec 8 860 221 touristes pour la seule île de Majorque(en 2011, www.ibestat.caib.es), passant tous par l'aéroport de Palma, les flux humains modèlent la ville de manière atypique -en particulier, avec une saisonnalité marquée.
La population permanente a ainsi presque triplé depuis 1950, passant de 136 814 habitants (1950) aux 402 000 - environ - indiqués
Cette ville portuaire est située au fond d'une grande baie éponyme, sur la côte sud-ouest de l'île dans la baie de Palma, bordée géographiquement par le cap de Cala Figuera, à l'ouest (après le repère caractéristique de l'isla del Toro) et par celui du Cabo Blanco (Cap Blanc), à l'est.
Couvrant un peu plus de 208 km2, la ville est la huitième d'Espagne, par sa population permanente. Sa zone littorale est située à environ treize mètres au dessus du niveau de la mer. Mais la baie qui l'abrite est entourée de hautes collines culminant à près de cinq cent mètres au dessus du niveau de la mer, couvertes -en large part- de garrigues et de pins maritimes, outre les zones urbanisées.
L'archipel de Cabrera, bien que largement séparé de Palma, est considéré par l'administration comme une partie de la municipalité.
Elle connait 51 jours de pluie, en moyenne, par an, pour une température moyenne de 16° C (de 15° C au plus froid, en janvier, à 31° en moyenne au plus chaud, en août).
Ruelle dans la vieille ville de Palma
Palma est une ville foncièrement marquée par l'économie touristique. A l'instar de l'île, la ville accueille un grand nombre de visiteurs attirés par sa position géographique exceptionnelle, de ses charmes culturels et de son bon niveau de sécurité.
Palma s'est donc équipée, avec soin et organisation, de résidences de haut et de moyen standing, plutôt sur les hauteurs et de « quartiers dortoirs », en périphérie qui permettent d'accueillir les amoureux de Palma dans des immeubles chics et de pouvoir héberger les nombreux travailleurs. Des promoteurs découpent les maisons résidentielles traditionnelles pour en faire des appartements de luxe.
Ces immeubles restent de hauteur mesurée et leur conception s'intègre généralement bien dans l'environnement urbain[réf. souhaitée].
De ce point de vue, Palma n'est guère différente des grandes métropoles. Sa grande force est d'avoir gardé une authenticité et des racines, dans une évolution si forte. Le caractère cyclique du tourisme et la préservation d'une activité agricole autour de la ville, dans le reste de l'île, explique, en large part, ce fait.
Elle ne connaît pas de débordements urbains : tous ses quartiers, même ceux en situation socialement fragile, sont solidement arrimés à la ville.
Les touristes sont des Européens aisés, venant surtout massivement du Nord de l'Europe (Allemagne et Royaume-Uni en tête, de France, marginalement), mais aussi, très parcimonieusement, des Argentins ou des Marocains fortunés, séduits par la prospérité d'une île où le revenu par tête reste encore supérieur à la moyenne espagnole.
Cette dominante touristique est partout une évidence. En août, sur le Passeig Maritim, l'artère littorale de Palma, les flux importants de touristes attirés par les différentes dimensions culturelles de la ville, sont bien différents de ceux, caricaturaux, présents à El Arenal, plus à l'est ou à Magalluf et à Palmanova, à l'ouest. Dans ces deux (seuls) points noirs touristiques, le littoral est saturé d'hôtels, de restaurants et de discothèques où s'expose le tourisme de masse, sans grande trace de vie culturelle. L'alcoolisme y est également un sujet pour les politiques publiques. Ce genre de tourisme est focalisé (pour Majorque) dans ces deux lieux et y est fixé, puisque les personnes concernées n'en bougent généralement pas. Palma en est donc pratiquement exempt, même si elle reste une ville active où la jeunesse s'adonne à toutes les distractions.
Loin de cette agitation cantonnée au bord de sa baie, Palma, qui dispose aussi de bars et de discothèques, est tout autant pleine de charme et de curiosités.
Les Palmesans conservent ainsi la fierté de posséder l'un des ensembles gothiques les plus grands d'Europe[réf. nécessaire], de voir se projeter dans la mer les colossales silhouettes de la Cathédrale et de l'Almudaina, l'ancien palais arabe, taillé dans l'ocre lumineux du grès majorquin. Ils profitent d'obscures ruelles fraîches parsemées de vieilles maisons aux magnifiques patios visibles des passants, de musées, d'églises ou de basiliques parfois austères, mais accueillantes. Le château de Bellver, la Bourse de mer médiévale, restaurée en 2010, immeubles modernistes[10],[11], vieille commanderie médiévale de l'Ordre du Temple, sont autant de lieux de visite. L'art moderne est également fort présent à Palma, où Joan Miró a vécu et est mort.
La surface couverte par le centre historique est assez vaste et permet à la ville de garder un caractère authentique.
À Pâques, les processions traditionnelles réunissent toutes les couches de population, au-delà des convictions religieuses[réf. souhaitée].
Au-delà de Palma, la ville est le point de départ de visites ou d'activités sportives très diverses, telles qu'elles se trouvent dans l'île.
Il faut garder à l'esprit que le flux touristique est particulièrement concentré durant les mois d'été. De janvier à mai et d'octobre à décembre, Palma voit soudainement sa fréquentation humaine se dégonfler fortement, le tourisme de masse totalement disparaître, ce qui lui confère alors le charme d'une petite ville de province[réf. nécessaire]. Cette dimension cyclique de l'occupation humaine doit être fortement présente, pour qui veut comprendre plus finement cette ville.
Après l'implantation romaine, Palma est tenue par les Vandales et par les byzantins.
En 858, la ville est pillée par le chef viking Hasting[12].
En 903, elle est prise par les Almoravides et prend alors le nom de Medina Mayurka.
En 1229, la reconquête des Baléares par les troupes du Roi d'Aragon débute, le 31 décembre, par la prise de Palma, qui chute à l'issue d'un siège de quatre mois.
La cité prospère durant les XIIIe et XIVe siècles en tant que capitale d'été du Royaume de Majorque. Une grande partie des immeubles historiques les plus importants datent de cette période et montrent les caractéristiques du style de l'architecture gothique, notamment la cathédrale (1230 - 1600) et le style composite, maure, catalan et moderniste, et du Palais royal de l'Almudaina.
En 1838, la mise en service du bateau à vapeur entre Barcelone et le port de Palma amorce le désenclavement de la ville, comme de l'île.
En 1901, marquant la fin de la menace des pirates barbaresques venus d'Afrique, sous la nécessité d'étendre le territoire de la ville, les murailles antiques sont détruites et remplacées par des avenues (dont le tracé en zig-zag rappelle celui des fortifications).
Le premier hôtel ("Gran Hotel"), toujours visible et aménagé en lieu d'exposition par une banque privée, est construit en 1903.
Duc de Palma est aussi le nom du titre octroyé par le roi Juan Carlos à sa fille, l'infante Cristina et à son mari Iñaki Urdangarin.
Palma est desservie par trois autoroutes, les Ma-1, Ma-19 et le périphérique ("via de cintura") Ma-20. Ce dernier est relié à la Ma-13 qui connecte Palma au Centre et au Nord de l'île.
La Ma-19 relie la capitale à Llucmajor.
L'aéroport de Palma de Majorque situé à la périphérie est de la ville (Son Sant Joan) ; il est le troisième en importance en Espagne. Il connaît les tous premiers niveaux de mouvements aéronautiques européens, en juillet et en août de chaque année.
Palma possède également, depuis 2007, un métro consistant en une ligne de 8,3 km de long jalonnée par neuf stations, reliant la « Plaça d'Espanya » au campus de l'Université des îles Baléares. Palma est également le point de départ du réseau ferroviaire de Majorque avec sa gare multimodale (Estació Intermodal/Plaça d'Espanya).
Un train historique reste en service, entre Palma et Soller, au nord de l'île, qui fait le délice des touristes.
Palma de Majorque possède un climat typiquement méditerranéen avec une moyenne annuelle des températures de 18 °C. La ville reçoit entre 350 mm et 500 mm d'eau par an repartis sur 51 jours de l'année. Le record de chaleur est de 38,8 °C et le record de froid de -2,7 °C. C'est pendant les mois de octobre et novembre qu'il pleut le plus avec une dizaine de jours de pluie tandis qu'en juillet on en compte moins de deux en moyenne.
Les gelées sont possibles de fin novembre à mi-mars, mais elles sont rares, de l'ordre de 8 jours par an, et de faible intensité. Il en va de même pour la neige (marquée en 1956 et en 2012).
Relevé météorologique de Palma de Majorque (période: 1991-2011)
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
Température minimale moyenne (°C) |
8,3 |
8,5 |
9,5 |
11,3 |
14,7 |
18,4 |
21,3 |
22,2 |
19,8 |
16,1 |
12,1 |
9,7 |
14,3 |
Température moyenne (°C) |
11,7 |
12,1 |
13,3 |
15 |
18,4 |
22,1 |
25,1 |
25,9 |
23,4 |
19,7 |
15,7 |
13 |
17,9 |
Température maximale moyenne (°C) |
15,2 |
15,7 |
17,1 |
18,7 |
22,1 |
25,9 |
28,9 |
29,5 |
27,1 |
23,4 |
19,2 |
16,5 |
21,6 |
Ensoleillement (h) |
165 |
168 |
204 |
231 |
280 |
307 |
342 |
313 |
228 |
204 |
165 |
154 |
2 761 |
Précipitations (mm) |
43 |
34 |
26 |
43 |
30 |
11 |
5 |
17 |
39 |
68 |
58 |
45 |
419 |
Source :
Le climat à Palma de Majorque (en °C et mm, moyennes mensuelles) worldweather.org
La ville possède un vélodrome qui a accueilli le Coupe du monde de cyclisme sur piste 2007-2008[13]. La construction de ce vélodrome d'un coût de 100 millions d'euros n'a été utilisé qu'une seule fois[14] et pourrait faire l'objet d'un scandale politique[15]
Chaque mois d'août, se tient la "Copa del Rey", qui égaie la baie et le port de beaux voiliers.
- Ramon LLul né à Majorque en 1232, philosophe, poète, théologien, écrivain mystique. Béat, il est inhumé dans l'église du Saint-François de Palma.
- Louis-Salvador de Habsbourg-Lorraine a vécu une relation intense avec Majorque, comme avec sa capitale, Palma.
- Le chimiste Ignacio Ribas Marqués est né à Palma de Majorque en 1901. Il a fait ses études secondaires à l'Institut Ramon Llull. Il a été nommé docteur honoris causa de l'université de Palma.
- Le diplomate Jorge Dezcallar est né à Palma de Majorque en 1945.
- Le peintre, sculpteur, céramiste, Miquel Barceló est né à Félanitx en 1957. On lui doit, entre autres, la rénovation complète de la chapelle San Pere de la cathédrale de Palma de Majorque.
- Carlos Moyà, joueur de tennis, est né en 1976. Il a notamment remporté le tournoi de Roland Garros en 1998.
- Joan Miró, artiste, peintre, époux et fils de majorquines, a travaillé et est mort à Palma.
- La sainte catholique Catalina Tomas est l'une des personnalités historiques marquantes de l'île de Majorque.
- Rafael Nadal, joueur de tennis international, est originaire de Manacor, à Majorque.
- Wilma González née le 24 mai 1985 à Palma de Majorque, mannequin, actrice et présentatrice de télévision.
- ↑ Palma ya no es ´de Mallorca´ [archive], Diario de Mallorca.
- ↑ Ley de Capitalidad 23/2006, du 20 décembre 2006)
- ↑ Boletín Oficial del Estado [archive], art. 1, du 14 juillet 2012.
- ↑ Palma ya es Palma de Mallorca [archive], El Mundo, 29-05-2012.
- ↑ G. Bibiloni Palma de Mallorca ? [archive]
- ↑ page de villes, par l'Instituto Geografico Nacional [archive]
- ↑ N. de Fer géographe de Sa Majesté Catholique, Plan de Palma : ville capitalle de l'isle de Majorque (lire en ligne [archive])
- ↑ George Sand, Un hiver à Majorque, « 5 »
- ↑ Données 2011, source http://www.ibestat.caib.es [archive]
- ↑ « Modernisme et art nouveau à Palma » [archive]
- ↑ (en) Nom collectif, Mallorca, Lonely Planet, p. 41-41
- ↑ Michel Dillange, Les comtes de Poitou, ducs d'Aquitaine : 778-1204, Mougon, Geste éd., coll. « Histoire », 1995, ill., couv. ill. en coul. ; 24 cm, 303 p. (ISBN 2-910919-09-9, ISSN 1269-9454, notice BnF no FRBNF35804152), p. 57-58.
- ↑ Folie des grandeurs : l'Espagne endettée peut remercier ses régions [archive]
- ↑ Marianne N°785-786 de mai 2012
- ↑ Un cas de corruption majeur touche la droite [archive]
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