projet Ariane 6

projet Ariane 6

4532258 3 5b29 le premier tir d ariane 6 lanceur qui 2de0b52915170e2dfbdfa5f1af9d3648Les Européens vont vers un accord historique. Après des mois de débats et de tensions, et sauf aléa de dernière minute, les vingt ministres en charge de l’espace des pays membres de l’Agence spatiale européenne (ESA) vont décider, mardi 2 décembre à Luxembourg, de lancer une nouvelle fusée, appelée Ariane 6.

Voilà dix neuf ans, qu’une telle décision n’avait pas été prise : c’était à Rome, en 1995, pour le lancement d’Ariane 5. Le premier tir d’Ariane 6 est prévu en 2020.

  • Pourquoi créer un nouveau lanceur ?

Le paysage des lanceurs a changé : l’américain SpaceX a déstructuré le marché en 2013, en cassant les prix de lancement de près de 30 %, pour les ramener à 60 millions de dollars (46 millions d’euros). Il fallait donc qu’Ariane évolue.

Les Européens ont finalement rallié la position française : la France prônait une rupture avec la création d’un nouveau lanceur, qui soit plus souple d’utilisation et moins cher. A contrario, l’Allemagne a très longtemps milité pour une évolution progressive d’Ariane 5

Paris était soutenu par les industriels (Airbus Group, Safran) et les agences comme l’ESA, le Centre national d’études spatiales (CNES) et le DLR, l’équivalent du CNES en Allemagne.

  • En quoi consistera cette nouvelle fusée ?

Ariane 6 sera proposée sous deux configurations. Il y aura une Ariane-64, dotée de quatre boosters, pouvant emporter un gros satellite de télécommunications de 11 tonnes ou deux satellites moyens. Le prix pour un lancement sera de 115 millions d’euros, soit moins de 60 millions par satellite pour un tir double, ce qui sera plus compétitif face aux coûts de SpaceX.

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Il y aura aussi une Ariane-62, équipée de deux boosters. Elle sera destinée aux lancements de petits satellites de 5 tonnes par les gouvernements ou les organismes scientifiques (observation de la terre, météo…). Le coût d’un tir sera de 75 millions d’euros.

 

  
  • Combien le projet Ariane 6 va-t-il coûter ?

Huit milliards d’euros sur dix ans vont être engagés dans ce projet, dont la moitié pour la future fusée seule.

Les quatre autres milliards seront répartis entre la construction d’un pas de tir dédié à Ariane 6, sur le site de Kourou en Guyane, quelques adaptations d’Ariane 5 et un soutien financier aux lancements.

  • Qui va payer ?

Dans ce programme annuel de 800 millions d’euros, la France reste le premier acteur y contribuant pour la moitié, devant l’Allemagne (22 %) et l’Italie (12 %). Le reste se répartit entre l’Espagne, les Pays-Bas, la Belgique, la Suède et la Suisse.

L’Allemagne a annoncé, le 27 novembre, qu’elle augmentera sa contribution au financement d’Ariane 6.

« Nous sommes convaincus que c’est un bon projet, a indiqué le ministre allemand de l’économie, Sigmar Gabriel. Nous avons décidé de participer au financement d’Ariane 6 pour 60 millions d’euros par an », ce qui va faire passer la contribution allemande de 115 à 175 millions d’euros.

  • Qui fabriquera quoi ?

Si les grandes lignes du projet ont été adoptées, les ministres autour du directeur général de l’ESA, Jean-Jacques Dordain, vont régler à Luxembourg les derniers points concernant les « retours géographiques » d’activités proportionnels à leur contribution.

Ils se retrouvent tous pour un dîner lundi soir avant d’engager mardi les discussions.

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  • Quel sera l’avenir d’Arianespace ?

La filière a déjà procédé à une réorganisation en profondeur avec un triple objectif : avoir un coût de développement minimal, une durée de développement contenue et un coût d’exploitation restreint.

Sur proposition d’Airbus Group et de Safran, les deux industriels auront la maîtrise de l’ensemble de la chaîne.

Ils assureront d’abord la conception des lanceurs, une mission qui était dévolue aux agences (CNES et ESA) depuis le début de l’aventure spatiale.

Les deux industriels assureront aussi la commercialisation et les lancements effectués par Arianespace, dont le premier actionnaire est aujourd’hui le CNES, à 34 %.

Arianespace sera de fait privatisée et deviendra une entité de la société commune qu’Airbus et Safran sont en train de constituer, rassemblant leurs activités spatiales.

Mercredi 26 novembre, la Commission européenne a donné son accord pour ce projet.

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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