Hollande renonce: tout a commencé par un SMS à 16h30

L'annonce de François Hollande de ne pas briguer un nouveau mandat présidentiel, jeudi, a fait l'effet d'une bombe, à gauche. Retour sur le déroulé de cette journée.

Le président François Hollande renonce à 2017. Ici en photo, à Chartres, le 21 avril 2016.© afp.com/GUILLAUME SOUVANT Le président François Hollande renonce à 2017. Ici en photo, à Chartres, le 21 avril 2016.

C'est une journée qui restera dans les annales. Tout a commencé vers 16h30, quand plusieurs parlementaires proches de Manuel Valls et même des journalistes ont reçu un SMS de la part d'une collaboratrice du Premier ministre les informant qu'"à partir de 20h" le numéro de portable du locataire de Matignon serait résilié. Un nouveau numéro est indiqué pour joindre Manuel Valls. Pourquoi ce changement? Pourquoi cette mise en service à 20h? Pourquoi l'annoncer aussi mystérieusement? "J'ai senti que quelque chose était en train de se passer", raconte un élu, destinataire du texto.

Un discours écrit par Hollande lui-même

Pendant ce temps-là, à l'Elysée, on s'active. On prépare le studio télé, au 2 rue de l'Elysée, dans une annexe de la présidence. François Hollande a prévenu son premier cercle, un peu plus tôt dans la matinée, qu'il allait faire une déclaration solennelle. Tout le monde a compris. Depuis plusieurs semaines, les doutes étreignent le président. "Je ne mettrais pas ma main à couper qu'il va se présenter", confiait un intime, la semaine dernière. "Il n'y a pas de plan prêt à l'emploi pour une candidature", s'étonnait au même moment un collaborateur. Et pour cause: Hollande est lucide sur son impopularité et inquiet de l'incroyable division à gauche.

Entre deux remises de décoration, le chef de l'Etat relit le texte de son allocution au cours de l'après-midi. Ce discours a été préparé depuis plusieurs jours. Il a été écrit, selon son entourage, "de la première à la dernière ligne par François Hollande lui-même". Puis, celui-ci appelle ses proches pour leur dévoiler sa décision. Tour à tour, il joint Manuel Valls, Bruno le Roux, Julien Dray, Ségolène Royal, Stéphane le Foll. Entouré de quelques conseillers, il peaufine enfin son intervention.

"Un délai de décence"

A Matignon, autre ambiance. A 20 heures, Manuel Valls regarde le président à la télévision, depuis son bureau. Il est entouré de ses collaborateurs (Yves Colmou, Harold Hauzy, Sébastien Gros, Benjamin Djiane...). Vers 20h35, Valls et Hollande ont une conversation téléphonique. Les collaborateurs sont invités à sortir.

Quel tremblement de terre. Après l'annonce du président, les Hollandais sont abattus. Chez les Vallsistes, on en revient pas. "C'est énorme." Qui l'eût dit? Reste à bien négocier la période qui s'ouvre. Pas question de se précipiter. Les proches du Premier ministre considèrent qu'il faut respecter un délai de "décence", saluer le geste du chef de l'Etat et vanter le "bilan". Bref, ne pas humilier le président. C'est la feuille de route qui sera suivie, le 3 décembre, lors du grand meeting de la Belle Alliance populaire, clôturé par Valls. Pas de déclaration de candidature, donc, en perspective, ce samedi. Car il faut rassembler, au préalable. Avant de lancer la suite. Une autre histoire.

 

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Date de dernière mise à jour : 02/12/2016

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